Après l’annonce par Nokia de la suppression de 597 emplois en France, les représentants du personnel et des élus ont été reçus ce matin au Ministère de l’économie. Dans le même temps, 300 personnes ont manifesté dans les rues de Lannion.
Symboliquement, ils tenaient à descendre dans la rue. Et pourtant, ils semblent déjà « ne plus y croire ». Dans le cortège, les salariés Nokia du site de Lannion sont sans illusions. Deux ans après le rachat du groupe américain Alcatel Lucent par le géant finlandais, ils ont le sentiment d’avoir été menés en bateau. Olivier Saillard, salarié depuis 12 ans parle « d’incompréhesion », « on ne s’attendait pas à ce qu’ils refassent un plan aussi rapidement ». Philippe Lhoirit, salarié depuis 1991 mentionne lui les engagements formulés au moment du rachat par le groupe : le maintien de l’emploi et des embauches, toujours attendues sur le site de Lannion. « Ici, elles n’arrivent pas, ou alors au compte-goutte ».
On ne s’attendait pas à ce qu’ils refassent un plan aussi rapidement
Voilà tout juste une semaine que les salariés de Nokia ont appris la nouvelle. 597 emplois supprimés dans les deux années à venir, dont 91 pour le site de Lannion dans les Côtes d'Armor.
Ce matin, ils ont défilé dans la zone industrielle. Sur les quelques 800 salariés du site trégorrois, ils étaient environ 300 à manifester.
/ Intervenants : Philippe Lhoirit, salarié de Nokia (ex Alcatel) depuis 1991 - Olivier Saillard, salarié de Nokia (ex Alcatel) depuis 2005
Engagement non tenus
Dans le même temps à Paris, les partenaires sociaux et les élus des sites de Lannion et Paris Saclay dans l’Essone sont reçus par le secrétaire d’Etat à l’économie, Benjamin Grivaux. Et c’est justement ces engagements non tenus qui ont été au cœur de la discussion. D’autant que pour obtenir le feu vert du Ministère de l’économie en 2015 lors du rachat, Nokia s’était engagé à faire de nouvelles embauches.Les errances de Nokia
Contacté par téléphone à l’issue de cette réunion, Eric Bothorel, député En Marche de la circonscription de Lannion, mentionne lui aussi les errances de la stratégie Nokia. « Un contrat signé avec un ministre. Ça se respecte. On peut accepter d’une entreprise qu’elle se transforme, qu’elle mute. Mais personne ne peut accepter son absence de stratégie économique.» Eric Bothorel qui ajoute ne pas comprendre les objectifs de recrutements non tenus dans les secteurs de la Recherche et Développement ou de la cyber sécurité.La direction de Nokia sera à son tour reçu au Ministère de l’économie par Benjamin Grivault lundi 18 septembre. Un début de semaine qui sera marqué par l’ouverture officielle de la procédure du plan social.